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Le Stade de Reims est un club à part pour moi...

Dernière mise à jour : 8 févr. 2020


C'est avec un immense plaisir que nous avons accueilli la nouvelle au sein de la "rédac", lorsque Franck Signorino a accepté de nous accorder cet entretien.

Au delà de ses qualités de footballeur, c'est les valeurs humaines que nous retiendrons de cet échange.

Homme de conviction, notre blondinet préféré, n'en est pas moins passionné, il nous parle avec lucidité et franc-parler de ces deux clubs qui l'ont marqué à jamais...


D'abord Franck, comment vas-tu ?


Très bien, la reconversion se passe bien, l'après football aussi, tout va bien.


Tu travailles pour Infosport et tu as un rôle aussi à l'UNFP ?


Mon rôle principal est surtout à l'UNFP que Sylvain Kastendeuch m'a proposé de rejoindre en avril 2017 lors de ma dernière saison à Metz. Il m'a présenté un projet en phase avec notre société.En gros, c'est la création d'un mouvement baptisé "Positive Football" avec comme support un média dans lequel on vise à impliquer les footballeurs et le football comme contributeur social important.

De part le fait, je suis délégué à l'engagement sociétal dans la partie Nord-Est. J'ai 15 clubs pros de Lille à Dijon et de Sochaux à Paris donc un gros quart nord-est.

Je me rends à la rencontre des joueurs qui veulent s'impliquer dans des causes de leur choix, selon leur personnalité ou les moyens qu'ils veulent y mettre, que ça soit via les réseaux sociaux, financièrement ou sur le terrain voire les trois en même temps !

Et donc mon rôle est de mettre ce projet en place en lien avec des associations, sur toutes les thématiques possibles, que ça soit sur les violences faites aux femmes, la cause animale ou environnementale....


Des causes allant bien au-delà du football...

On veut que le footballeur prenne conscience de l'impact qu'il a autour de lui. On sait que des joueurs veulent s'impliquer et tous n'ont pas forcément le temps ou les moyens pratiques de le faire, savoir vers qui s'adresser etc.... Donc je fais le lien, allant à la rencontre des joueurs tout en les accompagnant.

Mais c'est leur projet, à eux, avant tout !

Alors il y'a les démarches des clubs dans lesquels ils sont impliqués et auxquels ils adhèrent facilement mais là le but est qu'ils soient à l'origine du projet.


Les vétérans du FC Metz se sont relancés depuis début septembre à l'origine de quelques anciens, tu fais partie de cette aventure, tu peux nous en dire plus ?


Cela faisait quelques temps qu'on se retrouvait avec quelques anciens comme Stéphane Borbiconi, Sylvain Marchal, Grégory Proment, Grégory Leca, Stéphane Leoni, Sébastien Renouard ainsi que des joueurs ayant été au centre de formation sans pour autant avoir évolué en pro au FC Metz.

Au final nous étions une bonne quinzaine... Certains, dont je fais partie, jouaient déjà à Thionville avec les anciens, mais cela faisait un peu loin de mon domicile (Franck réside à Marly depuis son passage au club en 2017).

On s'était dit que comme on était un certain nombre à jouer ensemble voir séparément

autant le faire sous l'égide du FC Metz dans un championnat loisirs, histoire de retrouver un peu la compétition, mais également quelques matchs caritatifs, d'autant que d'autres anciens montent le même type de projet sur Lyon avec Anthony Réveillère, sur Nancy avec Cédric Bockhorni ou encore à Lille...

Au final on intègre une trentaine de joueurs de tous les âges, même Carmelo Micciche ou Marco Morgante nous rejoignent de temps en temps.


Et lequel t'impressionne le plus ?


Sylvain Marchal ! Physiquement sur le terrain il a encore beaucoup d'impact, il répond présent, il s'entretient physiquement , il est affûté ! Le fait qu'il soit entraîneur des jeunes à Metz n'y est certainement pas étranger...

Après on est tous plus ou moins en forme. Par exemple, Stéphane Borbiconi participe régulièrement à des triathlons et des manifestations sportives. Avec un entraînement régulier, on pourrait presque postuler à jouer par exemple en Ligue 2 ! (rires)



On arrive au coeur de notre sujet, le FC Metz. Que penses-tu du projet global porté par le club qu'il soit sportif ou structurel ?


Je dirais tout simplement "enfin!" (rires). On m'avait posé la question à mon retour en 2016 sur ce qui avait changé depuis 2005 et j'avais pu froisser quelques personnes à l'époque en disant que finalement pas grand chose avait bougé, sauf la vétusté!

Alors oui l'instabilité du club avait sans doute été un frein à son développement mais j'avais quand même été étonné qu'en 11 ans rien n'ait bougé.


Le fait d'avoir joué ailleurs, que ça soit à Nantes, Reims ou même Laval et que ces clubs aient pu se doter de structures à leur dimension, même si certains auraient besoin aujourd'hui d'un coup de peinture, joue aussi sur ma vision. D'autant que pour l'époque Metz n'était pas loin de ces clubs mais l'ensemble avait stagné depuis 1998, y compris dans son organisation.

A Laval j'ai vu, en 6 mois, pousser les Gandonnières avec tout ce que le football moderne de haut niveau exige de matériel que ça soit la musculation, les bains chauds, les bains froids, plusieurs terrains...



Le club l'a d'ailleurs touché du doigt, quand certains joueurs ont donné leur accord pour venir puis sont repartis quand ils ont visité les installations!

Il a fallu sans doute cet électrochoc pour que ça bouge. Mais le projet est de très haut niveau. Reims avait investi 8 millions pour se doter d'un magnifique outil, Metz en met bien plus, c'est dire l'ambition. Et c'est bénéfique pour Metz.

Mais la tribune Sud est également importante. Son état faisait peur, vraiment. J'étais récemment à Reims et ils m'en parlaient encore, rien qu'à l'idée de venir samedi dans le vestiaire visiteurs!

Dans un club, les infrastructures restent, les joueurs passent. Ça apporte quelque chose, un dynamisme, une image, ça donne une base de travail et d'ambition pour un joueur qui arrive. On peut réussir ponctuellement avec peu mais sur le long terme, il faut des moyens techniques de qualité.


Certains supporters pestent en expliquant qu'il faudrait une équipe avant la tribune, les choses sont liés dans l'esprit des gens...


Je suis d'accord, d'autant que la tribune Sud ne sera pas plus capacitaire. Mais dans cette tribune on avait les vestiaires qui étaient obsolètes, avec des infiltrations d'eau, la salle de musculation était inadéquate, la plomberie déraillait... A partir du moment où l'on construit un centre d'entraînement à l'extérieur, qu'est-ce que l'on fait de ces espaces sinon ?

Tout est lié.


Plus sportivement, Metz révèle toujours autant de talents mais depuis quelques saisons c'est principalement par le biais de sa filière Génération Foot et beaucoup moins de son centre de formation. Toi qui est en issu, quel est ton regard là dessus ?


La dernière génération issue du centre qui a pleinement donné satisfaction est celle de 1991, avec Bussmann, N'Gbakoto etc.. ça commence forcément à dater.


Finalement le dernier Top Player qui s'est exporté avec une vraie régularité au très haut niveau, c'est Miralem Pjanic. Même Maxwell Cornet peine à percer réellement, même s'il joue à Lyon, club de haut de tableau jouant la Ligue des Champions...


Génération Foot sort quasiment une pépite par saison, cette année c'est Habib Diallo après Diafra Sakho ou Ismaïla Sarr. Ça marche très fort là-bas. Alors je risque d'en piquer un peu quelques-uns mais Bernard Serin a mis là-bas, énormément de moyens notamment en termes d'infrastructures, comparé à ce dont est doté le centre de formation à Metz.

A mon époque la Plaine venait de sortir de terre. Metz était parmi ce qui se faisait de mieux et pas uniquement sportivement, le club a toujours énormément insisté sur la scolarité de ses joueurs à la différence d'autres clubs qui mettaient cet aspect-là un peu plus à part.


Le retour de Olivier Perrin est sans doute un signe que la direction du club veut maintenant remettre le centre au niveau qui était le sien...


Très concrètement, les indicateurs sont là: d'abord soit les joueurs ne sortent pas, soit ceux qui sortent ne passent pas le cap. Et puis la réserve qui tombe en Régionale 1. A mon époque on jouait en CFA, deux divisions au dessus. Et quand des joueurs sortaient c'est que la CFA se portait bien. Quand moi je suis passé pro, avec Ludovic Obraniak, Emmanuel Adebayor, Frank Béria, la CFA était 2è de son groupe derrière Lille. Même en équipe de jeunes, ma génération était en demi finale de Gambardella. Aujourd'hui, les résultats des jeunes sont très moyens et la réserve est dans une division inférieure.


Le fait qu'un renouvellement soit opéré avec les arrivées de Grégory Proment et Sylvain Marchal chez les jeunes, et qui sont issus de générations qui ont réussi et pas seulement à Metz, avec leur expérience engrangée par la suite, est un bon signe. Ils peuvent amener aussi un regard extérieur de ce qui marche ou pas.

L'enjeu pour Metz c'est de faire un amalgame entre les joueurs issus de Génération Foot, qui sont en plus principalement des attaquants, et un côté plus identitaire et régional faisant partie de l'ADN du club.


Tu ne peux pas t'appuyer que sur une base, même si elle a permis au club de survivre au moins financièrement depuis plusieurs années. C'est quelque chose qu'ils ont sans doute compris en relançant le centre de formation actuel, à voir où tout ça va nous mener maintenant.


Et toi tu envisages d'intégrer un jour l'organigramme du club ?


Tout est envisageable, mais j'ai mon caractère et mes convictions, il faut que je me retrouve dans le projet du club et surtout qu'on ait envie de me faire venir. Je ne ferme pas la porte, mais je suis très bien à l'UNFP avec Sylvain Kastendeuch, dans un combat qui me plaît.

Puis Bernard Serin ne m'a jamais rien demandé, même quand j'étais joueur.... Mais tout reste possible, on sait jamais ce que peut réserver l'avenir...


En quoi sont comparables Reims et Metz ?


Que ça soit en termes de budget, en termes de ville. c'est comparable. Mais la comparaison s'arrête là.

Le Stade de Reims est un club récent, c'est un club qui se reconstruit depuis seulement quelques années avec un nouveau centre de formation, de nouveaux moyens, une nouvelle dynamique.. on retrouve un peu le projet du FC Metz actuel d'ailleurs. Cependant Metz a des réseaux que n'a pas Reims encore, notamment en Afrique, on en a parlé précédemment. Même si Reims a pris des joueurs d'un peu partout récemment, un serbe, un bulgare...

En termes de politique sportive et de philosophie, celle de Metz, j'ai beaucoup de mal à la suivre aujourd'hui. Metz était très tourné vers des joueurs issus de son bassin ou en tout cas des joueurs qui comme moi ont accepté d'adhérer à ses valeurs: le combat, le don de soi... Même en termes de jeu on avait une philosophie claire, c'était pas celle de Nantes mais du jeu direct et un gros combat physique. Aujourd'hui, c'est principalement des joueurs de l'extérieur et la mentalité ainsi que l'identité du club se sont un peu perdus. Après c'est un mouvement global, par exemple on ne peut plus dire que l'équipe de Rennes est réellement bretonne...

Finalement, aujourd'hui peu de clubs ont une vraie identité régionale à part peut-être Bastia...


Et pour le match de samedi ? Plutôt Rouge et Blanc ou Grenat ?


Honnêtement je suis partagé, les deux clubs ont marqué ma vie de footballeur et d'homme. Metz m'a lancé, j'y ai construit ma carrière de joueur. j'y ai passé mon bac, puis j'y suis allé à l'université, enfin j'y ai connu ma femme..

Reims m'a donné l'opportunité de connaître le rebond dont j'avais besoin en Ligue 1 après ma grave blessure à Getafe où j'ai connu le chômage. Metz m'avait rappelé à ce moment-là et donné l'opportunité de m'entraîner avec la réserve, Bijotat était entraineur et ne voulait pas que je m'entraine avec les pros... Metz ne m'ayant pas fait de propsition, je suis parti à Charleroi entre temps, mais à 30 ans, malgré quelques offres je n'avais pas envie de rester en Belgique.

J'ai connu l'UNFP, Laval puis Reims m'a donné une chance en m'offrant finalement une seconde carrière passé 30 ans. 4 saisons et plus de 100 matchs en L1, c'est un club forcément à part pour moi, j'y ai gardé beaucoup de contacts et d'amis, j'ai plaisir à y revenir.


Un pronostic ?


1-0 pour Reims. Je vais argumenter un petit peu quand même (rires),mais Reims est très solide défensivement même s'ils ont du mal à scorer, là où Metz réussit à faire quelques bonnes choses mais paraît encore très fébrile derrière, peine à tenir un score avec des absences qui coûtent chères à certains moments des matchs.


Dernière question, crois-tu au maintien ?


Oui aucun doute. Après il faudra régler le problème d'efficacité dans les zones de vérité même si l'ensemble est consistant. J'ai connu ça à Nantes quand on descend en 2007: on était plutôt bien au milieu mais on manquait de punch dans les 30 derniers mètres et on l'a payé cher. Le meilleur exemple c'est le Bordeaux-Metz: les Girondins était prenable et fébrile mais les Grenats auraient pu jouer des heures sans marquer. D'ailleurs si Diallo marque son but, le match n'était plus le même tellement les bordelais manquaient de maîtrise.

Il manque, également, un écart entre le niveau des titulaires et des joueurs sur le banc, notamment sur les ailes, je pense à N'Guette ou Boulaya même si j'apprécie les deux joueurs. Derrière, je trouve Sunzu limité, je pense qu'il manque un défenseur central supplémentaire, un vrai patron.

Mais quand je vois Toulouse voire même Nice ou Amiens... Le championnat est tellement homogène que Metz n'est par largué. Il faudra de la régularité, garder cette consistance au milieu et progresser devant et derrière. Mais j'y crois !


Un grand merci à Franck Signorino pour sa gentillesse et sa disponibilité !


Propos recueillis par Reegs et rédigé par Atlantis


Pour mon père...


L'avant match:


Présentation du match:

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